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Channel: Chroniques du Poulailler
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L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans

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S'il y a bien un choix de vie que je ne regrette pas, c'est bien celui-ci : nous être installés à la campagne.
Je mesure chaque jour combien ce choix est bénéfique aux enfants tout autant qu'à nous, parents.
Il y a bien sûr l'inconvénient principal: notre voiture est devenue un peu notre deuxième maison pendant la semaine...mais en y réfléchissant bien, pas tant que cela finalement.
A quoi donc s'occupent des enfants libres d'école et d'écrans à la campagne ?
Je suis fascinée de voir tout ce que mes enfants, libres d'école et d'écrans, sont capables de capturer à main nue:mouches, cousins, araignées, lézards, grillons, sauterelles, coccinelles et gendarmes, papillons, fourmis, limaces et escargots, et même musaraignes!
L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, sait à force d'observer. Il sait faire la différence entre une chouette hulotte, une chouette effraie, un petit duc. Il sait reconnaître le vol du faucon crécerelle, du pigeon ramier, du canard col vert, du héron, de la poule d'eau. Il sait distinguer la vipère de la couleuvre, la grenouille du crapaud, le lièvre du lapin, le chevreuil de la biche. Il entend le cri de la buse, celui du faisan, le bruit du pic-vert, le chant de la pie. Il sait bien que les œufs de merle sont bleus-verts. Il sait que les digitales sont très belles mais qu'il ne faut surtout pas les cueillir. Il sait qu'il faut se laver les mains après avoir touché des feuilles de rhubarbe. 
L'enfant de la campagne sait bien différencier le marronnier du châtaignier. Il connait de nombreuses essences. Il sait voir le geai des chênes, la grive et la poule faisane. Avez-vous déjà eu l'occasion de voir une buse chasser une vipère et s'envoler le serpent entre ses serres ? Nous, plusieurs fois.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, sait grimper aux arbres, construire des cabanes, faire du feu avec une loupe.

L'enfant de la campagne élève temporairement toute sorte d'insectes. Nous avons eu des élevages d'escargots, de gendarmes, de grillons, de coccinelles de quelques heures à quelques jours ou quelques semaines.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, fabrique des trucs et des bidules tout droit sortis de son imagination fertile avec ce qu'il trouve dehors.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, rêve et s'ennuie, regarde la forme des nuages, chasse les arcs en ciel.
L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, imagine. Il imagine un tas de chose:qu'il est homme préhistorique, archéologue, soldat, chevalier, princesse, éleveur, marin, indien, explorateur.
L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, marche pieds nus dehors par tous les temps, saute dans les flaques, rentre trempé et couvert de boue, s'excuse d'avoir souillé son pantalon "parce que maman, c'était trop bien le jeu et je n'ai pas eu le temps de rentrer jusqu'aux toilettes".



L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, fait flotter les petits bateaux de sa fabrication dans la mare, salue la rainette, effraie le crapaud, attrape les têtards ("mais on les a remis après, maman") observe  libellules et demoiselles pendant des heures.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, taille des bouts de bois, se roule dans l'herbe, fabrique des lance-pierres.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, s'écorche les genoux, perce ses bottes, déchire ses fonds de culottes, se tord la cheville, s'emmêle les cheveux.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, vide ses bottes remplies d'eau, te rapporte des bouquets, tresse des couronnes de fleurs, te demande d'enlever la vilaine tique dans le pli du coude, l'épine dans le gros orteil.
L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, a toujours un truc à dessiner, dehors ou dedans.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, sait la différence entre un cerisier et un merisier. Il sait reconnaître les traces des animaux de la forêt. Il attend septembre pour aller au brame du cerf en pleine nuit avec papa.
L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, fait tout un tas de collections. Il collectionne les plumes (qu'il sait parfaitement distinguer d'ailleurs), les jolis cailloux, les fossiles, les feuilles, les glands, les marrons.

L'enfant de la campagne, libres d'école et d'écrans, joue au restaurant, à la dînette et à la marchande. Les cailloux sont des rôtis, les feuilles des salades. Il coupe, il écrase, il mixture, il touille, il enveloppe, il sushise, il sauce, il cuit..."on dirait que c'était des haricots et de la purée".

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, essaie d'imiter le cri des animaux.

L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écrans, a appris à être prudent avec la nature. Il sait qu'il ne faut jamais soulever une pierre avec les mains, ramasser un champignon qu'on ne connait pas, toucher certaines fleurs toxiques. Il sait qu'il faut marcher avec un bâton et des bottes dans les hautes herbes, qu'il faut vérifier la solidité d'une branche avant de grimper, sonder la profondeur de l'eau avant d'y entrer. Il sait qu'il faut prévenir avant de partir loin des yeux.

Aucun texte alternatif disponible.L'enfant de la campagne, libre d'école et d'écran, part avec "les autres" et tu n'entends plus rien ni personne pendant des heures...il ne te faut pas moins qu'une pibole pour rameuter tout ce petit monde à l'heure du repas "ah, c'était bien !"

Il faut beaucoup de temps, d'espace et de liberté d'action pour qu'un enfant soit heureux. Mais c'est bien tout ce qu'il lui faut. Nous n'avons pas de balançoire, pas de hamac, pas de jouets de jardin, pas de bac à sable, pas de trampoline, pas de piscine, pas de croquet, tout juste un ballon qui ne sert jamais, pas de vélos mais de bonnes chaussures et simplement la nature autour de nous.
En limitant l'écranà regarder un DVD de temps en temps, en remplaçant l'école par l'instruction en famille, en réduisant la quantité de jouets, en choisissant notre lieu de vie en pleine campagne, nous avons rendu aux enfants le temps et l'espace.
En ne sanctionnant pas les vêtements abîmés, déchirés, tâchés, les coiffures défaites, en ne réprimandant pas les enfants crottés jusqu'aux oreilles, trempés jusqu'aux os, en leur accordant toute notre confiance (et en comptant aussi un peu sur leur ange gardien), en partant du principe qu'ils sont les plus capables de dire s'ils ont froid ou chaud, s'ils ont besoin d'un pull, d'un manteau ou non, nous leur avons rendu la liberté d'action.

 Non vraiment, je ne regrette pas d'habiter à la campagne.


Mason vs Montessori

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Je ne sais pas pourquoi on aime à les opposer parce que moi je trouve qu'elles se complètent plutôt pas mal. Elles se complètent sur certains points mais sont très différentes sur d'autres. Parfois on voit des similitudes entre les deux pédagogies où à mon sens il n'y en a pas vraiment...ce serait aller un peu vite en besogne...Il ne s'agit pas pour moi, même si je sais où va ma préférence, de dire qu'il y a une pédagogie plus valable que l'autre-d'autant que je ne suis pas formée plus à l'une qu'à l'autre- mais simplement d'aider à y voir un peu plus clair à partir de ce que j'ai lu, compris, assimilé, expérimenté. 

LES POINTS COMMUNS :
- le respect inconditionnel de l'enfant en tant que personneavec sa dynamique propre, ses besoins profonds, son intelligence, son caractère.
- l'autonomie de l'enfant. Ces deux pédagogies visent l'autonomie de l'enfant. La vraie autonomie. Il ne s'agit pas, ni pour l'une ni pour l'autre, de rompre l'attachement de l'enfant à ses parents qui lui est nécessaire pour se construire, mais bien d'autonomie. Apprendre à l'enfant à faire seul quand il est prêt. Un enfant n'est pas autonome parce qu'on l'a rendu forcé propre avant 3 ans alors qu'il n'était pas prêt. Il n'est pas autonome, il est contraint.
- l'atmosphère préparée et dédiée aux apprentissages. A leur, façon, chacune est attentive à une atmosphère propice aux apprentissages et respectueuse de l'enfant.
- la recherche d'un équilibre entre le corps et l'esprit. L'adage populaire d'un esprit sain dans un corps sain prend avec ces deux femmes tout son sens. L'une comme l'autre attache de l'importance au travail manuel, au travail de la main, au corporel tout autant qu'aux apprentissages plus intellectuels.
- la sollicitation de nos sens. Utiliser tous ses sens pour apprendre : la vue, l’ouïe, le toucher, le goût, l'odorat sont essentiels pour l'une comme pour l'autre.
- la religion. Elles étaient toutes les deux chrétiennes, et on ne peut pas, à mon sens, bien assimiler ces pédagogies si l'on en fait abstraction. Leurs convictions religieuses sous-tendent leurs pédagogies, vouloir l'occulter, c'est appauvrir ces pédagogies.
- la manipulation et l'expérimentation. Les phases de manipulation pour acquérir une notion sont essentielles pour l'une comme pour l'autre.
- la beauté. Toutes deux étaient attachées à la recherche du beau. Pour Maria Montessori, il est important que le matériel proposé à l'enfant soit sobre et beau (et j'y vois là une expression de son catholicisme), fabriqué dans des matières nobles, de belle facture, de bonne qualité. Pour Charlotte Mason, les livres proposés à la lecture doivent être beaux, très bien écrits.
- l'apprentissage des langues étrangères : toutes deux préconisent un apprentissage précoce des langues étrangères et la façon des les apprendre est d'ailleurs assez similaire.
- la nature. Si je trouve que la nature occupe une place prépondérante chez Charlotte Mason (elle préconise que les enfants passent 6 heures par jour en extérieur !), elle n'est pas oubliée par Maria Montessori qui accorde une large place à la botanique et à la zoologie.
- la liberté. L'une comme l'autre avait l'intelligence de s'adapter à l'enfant. Dans les deux cas il s'agit d'une pédagogie mais nous pourrions tout aussi bien parler d'une philosophie plutôt que d'un mode d'emploi à appliquer à la lettre.
Il y en a forcément d'autres mais je ne vais écrire une thèse...

LES POINTS D'OPPOSITION:
- le matériel. Maria Montessori a crée et mis en place un matériel extrêmement conséquent (et fort coûteux depuis...!) pour les apprentissages. Il n'en est rien chez Charlotte Mason. CM utilise les objets courants, du quotidien  pour faire faire des manipulations à l'enfant.
- le coût. Il est sans commune mesure...ceux qui ont un peu de matériel MM chez eux le savent bien. CM n'utilise que des objets du quotidien.
- le silence. Dans une classe MM, on doit chuchoter, se déplacer en silence, faire le moins de bruit possible pour ne pas gêner la concentration des autres. Pour CM, l'enfant doit pouvoir se concentrer dans le bruit habituel de la maison dès lors qu'il n'est pas excessif.
l’effectif. MM préconisait des classes multi-âges et avec des effectifs assez nombreux (une trentaine d'enfants) de manière à ce que la coopération soit profitable. Pour CM, rien ne valait l'instruction en famille !
- l'imaginaire. Il y a, je trouve, chez MM, une volonté assez marquée de détacher rapidement l'enfant du monde de l'imaginaire. Elle déconseillait la lecture de contes de fées par exemple. Les premières lectures de l'enfant sont en lien avec son univers quotidien. Chez CM, c'est tout le contraire ! (à ce sujet, vous pouvez lire cet article de Laura)
- le jeu. Tandis que MM supprime les jeux des classes des plus petits, le travail proposé leur étant suffisant et de nature à les combler, CM ne propose rien de formel au moins de 6 ans pour qu'ils aient le temps de jouer, imaginer (on y revient), grimper aux arbres etc...
- avant 6 ans. Dans la pédagogie MM, le petit entre 3 et 6 ans apprend à lire, écrire, compter, la géographie etc...  grâce à tout un matériel concret. Dans la pédagogie CM, RIEN, avant 6 ans.
- la place centrale de la littérature. Si elle est au cœur de la pédagogie de CM, elle ne l'est pas de manière aussi marquée chez MM. D'ailleurs on parle peu de littérature, de critères de sélection des livres pour les enfants dans les livres récents traitant de la pédagogie Montessori.
- la grammaire. Elle est abordée très tôt et de manière concrète, précise et très développée chez MM. Elle est abordée très tardivement chez CM et de ce fait ne requiert pas de matériel concret car l'enfant est alors arrivé à un âge où le passage à l'abstraction est plus rapide.
- la narration orale. Pilier de la pédagogie CM, je ne la retrouve pas vraiment chez MM.
- la durée des séances. MM préconise de laisser l'enfant travailler sur un exercice, avec un matériel, aussi longtemps que sa concentration le lui commande. On n’interrompt pas l'enfant. CM préconise un enchaînement de séances courtes et variées pour ne pas lasser l'enfant. En effet pour MM l'enfant choisit le travail auquel il va s'atteler, pour CM, il aura un emploi du temps plus ritualisé.
Il y en a forcément d'autres mais je ne vais écrire un livre...

LES FAUSSES SIMILITUDES :
Après les points communs et les différences, il y a aussi toutes les fausses similitudes, tout ce que l'on prend pour des points communs mais qui à mon sens n'en sont pas tout à fait.
 - "elles ont toutes les deux laissé une large place à la nature". Je ne trouve pas cela exact. Je trouve que l'approche de la nature est différente chez MM et chez CM. Elles aiment toutes les deux la Création, la nature et se préoccupent de la place de l'homme sur Terre au milieu de la Création. Mais je trouve l'approche proposée en pédagogie MM beaucoup plus scolaire que chez CM. CM nous envoie passer un temps considérable chaque jour à l'extérieur, notre carnet d'observation et notre aquarelle à la main. Elle nous recommande un temps quotidien d'exercice physique. Elle nous encourage à affronter la nature sauvage, l'écouter, la sentir, la raconter. En pédagogie MM, c'est un peu différent. Bien sûr passer du temps à l'extérieur n'est pas contradictoire à cette pédagogie mais nous revenons assez vite à des livrets renseignés, à des puzzles, à des étiquettes, etc...ce n'est pas le poisson rouge de la classe, le mini-potager ou la plante verte qui apprend aux enfants la Nature avec un grand N. Un petit citadin peut sortir de sa classe MM, vous détailler toutes les parties du squelette de la grenouille, mais connait il le bruit des grenouilles en période de reproduction si fort qu'on ne peut pas dormir? C'est aussi la limite entre une classe et l'IEF !
- "les grands récits sont finalement des living-books": les grands récits MM sont les grands récits MM. Ils peuvent trouver leur place dans une classe-maison CM mais ils ne sont pas des living-books. Premièrement les grands récits ne doivent en principe pas se lire mais se raconter. Il ne s'agit pas d'une lecture offerte. Deuxièmement, par là-même, ils n'ont pas selon moi les qualités littéraires requises pour rentrer dans la catégorie des living-books. Enfin, l'objectif n'est pas le même : un living-book est écrit par une personne passionnée par un sujet ou qui a vécu dans sa chair ce qu'il raconte, il est bien écrit et transmet des connaissances de façon exaltante et vivante. Il doit être inspirant et exalter l'imaginaire (et oui, encore lui !). Les grands récits ont pour objectif de replacer l'enfant dans l'histoire de l'humanité, de relier ce qu'il apprend à ce que d'autres ont fait avant lui ans le même domaine. Ils abordent 5 thèmes : l'histoire de la Terre, l'histoire de la vie sur Terre, l'histoire de l'homme, l'histoire de l'écriture, l'histoire des chiffres et ils sont prévus pour être accompagnés d'expériences et d'observation et pour durer plusieurs semaines ou mois, ils sont travaillés de manière "filée". Il ne s'agit plus là d'exaltation de l'imaginaire.

- "MM et CM utilisent toutes les deux le boulier". En effet, mais ce n'est pas du tout le même ! Premièrement il y en a un qui coûte cher et l'autre pas... (je vous laisse deviner...) Deuxièmement l'utilisation n'est pas du tout la même. Le boulier MM est intéressant mais demande une formation pour le parent et beaucoup de concentration à l'enfant pour trouver le résultat qu'il recherche.


- "le livre des siècles et les frises c'est pareil". Une frise historique quel qu'en soit le thème a toute sa place dans une instruction CM autant que dans toute instruction d'ailleurs. C'est un document assez impersonnel qui a pour fonction de mettre les événements en perspective, de replacer événements, personnages dans leur période, sur la chaîne du temps dont nous sommes un maillon. Le livre des siècles appartient à l'enfant, c'est personnel et individuel. L'enfant va le compléter lui même en fonction de ses intérêts, de ses lectures, de ses sorties, de ses visites, de ses visionnages etc...Ainsi dans une classe, les enfants auraient tous la même frise mais certainement des livres des siècles très différents.


- "elles encouragent pareillement à la lecture jeune". C'est exact mais la lecture ne sera pas de la même nature. Chez MM, je trouve les propositions de lectures très pauvres. Les enfants lisent tôt mais nous leur proposons principalement des livrets très terre à terre. Chez CM, nous trouvons des living-books pour tous les âges  qui réveillent et entretiennent le goût de la lecture et le goût du beau.


J'en oublie certainement et j'aurai aussi sûrement des détracteurs...mais j'assume mes propos...!


Edit : il s'agit d'un billet ancien que je publie à nouveau. A mesure que je m'enfonce chaque jour un peu plus, avec délectation, dans la pratique Charlotte Mason, je crois pouvoir ajouter ceci (que les puristes me pardonnent, je sais qu'ils vont faire des bonds...): assurément, ce qui, pour moi, différencie ces deux femmes, c'est la poésie! Il y a un univers poétique,  presque romantique, une atmosphère douce chez Charlotte Mason que je ne retrouve pas chez Maria Montessori (où tout m’apparait toujours plus fonctionnel et utilitaire, un univers plus "scientifique", plus "médical")

Charlotte Mason : où trouver des infos?

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Si comme moi, vous n'aimez pas lire de l'anglais, il est difficile d'avoir des informations conséquentes sur cette pédagogie. Mais en persévérant un peu, on découvre quelques trésors...

Il y a d'abord les livres de Laura Laffon,
 
Ils présentent le gros avantage d'être écrits en français. Ils sont à ma connaissance les seuls actuellement sur le marché. Ils sont à présent proposés en version papier, mes yeux en sont enchantés...! Cependant, j'y vois un gros bémol:il ne s'agit pas de simples traductions. Il y a également les interprétations, les analyses, les annotations de l'auteur mais elles sont confondues avec le texte. Si bien qu'on ne sait pas s'il s'agit d'une pensée de Charlotte Mason ou d'une pensée de l'auteur, de ce qu'elle a compris de Charlotte Mason. Je trouve cela dérangeant: je n'ai pas acheté ce livre dans le but de connaitre les préceptes éducatifs ou pédagogiques de l'auteur mais ceux de Charlotte Maison. Cela reste cependant une approche déjà sérieuse de cette pédagogie mais ce n'est pas la source originelle...

Il y a ensuite les blogs:
Toujours Laura Laffon, avec son blog Petitshomeschoolers qui publie régulièrement des articles "Mason"

Poule ou Coq? est également une très bonne ressource. Les articles sont fouillés et concrets. On peut y puiser propositions très concrètes à mettre en application directement chez soi.

Fileuse d'âmes publie des articles très intéressant sur son expérience de Charlotte Mason en IEF (mais pas que!). Je vous recommande notamment cet article :http://fileuse-ames.com/2016/08/15/832/. La pédagogie Charlotte Mason y est très clairement explicitée, c'est très limpide à comprendre puis à mettre en oeuvre. L'approche est très complète.

Le blog Une année avec Charlotte, au titre évocateur, publie régulièrement de très beaux et bons articles sur cette pédagogie. De le même manière que pour les deux blogs cités précédemment, les billets sont très inspirants car ils apportent des réponses très concrètes et très respectueuses de la pédagogie Charlotte Mason originelle.

Enfin, il existe un groupe facebook ici (je n'en suis pas membre) et ici (un trésor de groupe ! Merci Sara!)

Sans doute en ai-je oublié, n'hésitez pas à donner les références en commentaire...

Pratique de la lecture offerte au poulailler

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ici

Avertissement 1 : Ce billet est un peu  ancien mais à l'heure où Najat revendique un toilettage des contes et des lectures dans les écoles au nom de la parité, il apparaissait important à Mèrepoule de reparler de la lecture offerte au nom de la COMPLEMENTARITE ! Ma liste de living-books est en accès libre sur Pinterest  (voir dans la colonne de droite "Merepoule est pleine de ressources") et mise à jour régulièrement. Tous les livres qui y figurent ont été lus.

Edit du 21/01/2018: "j'ai utilisé la lecture à voix haute pour faire aimer la lecture silencieuse" Daniel Pennac...ce billet est toujours d'actualité...!

Ce que nous appelons lecture offerte au poulailler est tout simplement le moment où je lis une histoire aux enfants. Merepoule offre un temps de lecture à ses poussins. 
Ces moments sont aussi importants que les matières purement scolaires pour nous, et ils sont ritualisés. Ils marquent le rythme de notre journée. Ils sont différenciés des petits albums que je peux lire ça et là, à la demande, sans visée particulière. 
Bien entendu, le préalable est que, quel que soit le type de lecture offerte, je connaisse les livres que je leur lis ; je les ai sélectionnés avec soin. Je m'attache évidemment à l'intérêt de l'histoire, à la qualité de l'écriture (richesse de la syntaxe, du vocabulaire, tournures de phrases etc...), à la beauté du graphisme s'il y a lieu. J'aime y trouver sinon un souffle épique, au moins une exaltation d'idéaux, de valeurs fondamentales pour la construction de la personnalité de mes enfants. De beaux livres qui les font grandir. Je choisis avec autant de soin les livres de lecture offerte que les petits albums pour les plus jeunes ou les magazines qui entrent dans la maison.
Mes choix ont souvent un lien avec un thème ou un besoin du moment : en fonction d'un sujet évoqué, étudié, une saison, une discussion, un pays, pouvoir prolonger par un film, un documentaire etc...
Les temps de lecture offerte à proprement parler, sont au nombre de 3 chez nous :
1) une vie de saint (début de matinée)
2) contes/légendes/mythologie (début d'après-midi)
3) roman classique de la littérature (avant le coucher)
C'est une sorte de transition entre deux périodes de la journée : ainsi nous entrons dans la matinée de travail par une lecture, idem l'après midi, et avant de nous séparer le soir, nous nous rassemblons pour un temps de lecture.

Dans la pratique :
Le matin et l'après-midi fonctionnent de la même manière. Nous nous calons bien confortablement tous sur le canapé du petit salon, c'est une des pièces de la maison que nous préférons car elle est toujours inondée de soleil. Ces considérations pratiques peuvent paraître superflues mais elles ne le sont pas. Ce moment doit toujours être agréable. Il permet d'ailleurs aux enfants facilement râleurs à l'idée de reprendre le travail, de se mettre en douceur en condition...!
En général, Hippolyte (4 ans) ou Arthus (22 mois) s'installe sur mes genoux. Je demande à un volontaire (nommé au besoin...!!) de rappeler ce qui s'est passé dans la lecture de la veille. Puis, un plus grand enclenche le minuteur pour 10 minutes de lecture. Ils savent que pour ces deux lectures offertes, il y aura ensuite 5 minutes de narration orale. Je lis à un rythme normal à lent, je veille à mon articulation et j'essaie d'intervenir le moins possible dans le récit. Quand je vois ma Gabrielle (5 ans) décrocher un peu, je marque un temps de pause pour expliquer un peu un mot, une phrase, l'enjeu de l'aventure etc... Les enfants ont le droit de m'interrompre pour poser une question ; ce qu'ils font quand ils sentent que ça bloque vraiment. Hormis ces quelques rares ajustements, je n'explique rien, je lis avec le ton sans exagération dans les voix des personnages. Les 10 minutes sonnent, je stoppe la lecture, réenclenche le minuteur pour 5 minutes et demande à un enfant de commencer la narration (ou demande s'il y a un volontaire), puis à un autre de poursuivre. Les narrations concernent tous les enfants (sauf Arthus !), les plus jeunes sont très capables d'expliquer beaucoup de choses et je suis frappée de leur mémoire  et de leur capacité de restitution au fil des mois de lectures offertes.
Pour les vies de saints, j'aime bien ajouter quelques questions sur le sens qu'on peut y voir, pour son âme, dans son propre comportement. 
Parfois, je modifie un peu la narration, en posant plutôt, si l'histoire le permet, des questions sur le caractère d'un personnage, je sollicite leur avis ou leur demande d'imaginer ce qui pourrait se passer par la suite.
Les mythologies (grecques et nordiques en ce qui nous concerne) seront lues et relues plusieurs fois par an jusqu'à les connaitre presque par cœur.
Dans le cas de récit illustré, je montre les illustrations au fur et à mesure de la lecture.

La lecture offerte du soir est un peu différente. Nous nous installons cette fois, à l'étage, dans notre chambre. Les enfants se partagent entre notre lit et le canapé dans lequel je m'installe. Nous avons dîné et les enfants s'apprêtent à se coucher. Là, plus de minuteur, nous lisons un chapitre par soir. Si les chapitres sont trèèès longs, je coupe...Il s'agit donc de temps souvent un peu plus longs de lecture offerte (20 à 30 minutes). Cette fois-ci, c'est moi qui fais un rappel de la lecture de la veille et réexplique les passages un peu compliqués pour être certaine que les plus jeunes suivent. Puis je lis de la même manière que pour les autres lectures offertes de la journée. Je prends le temps d'expliquer les passages les plus complexes si besoin. Parfois, j'aime attirer leur attention sur la façon dont l'auteur a exprimé quelque chose (par exemple, la façon dont un paysage est décrit, dont il nous fait "entrer" dans l'histoire). Le chapitre terminé, les enfants, parfois interviennent, donnent un avis, demandent une explication mais parfois rien ! Et c'est tout. Point de narration, point de minuteur.
Volontairement, je ne choisis pas l'album de jeunesse ou de petits romans pour enfants (ceux-là, ils les lisent seuls) mais des classiques de la littérature ou des living books c'est à dire des récits d'expériences, de vie. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, passés les premiers doutes, les enfants accrochent vraiment quel que soit le degré de difficulté de la langue. Il y a tellement de trésors à leur faire découvrir !
Lorsque je ne peux pas lire le chapitre du soir, un grand ou mon mari prend le relais.

Quels sont les bénéfices constatés?
-les enfants enrichissent leur vocabulaire de manière toute naturelle.
- les enfants développent très rapidement leur mémoire, leur capacité de restitution.
- les enfants développent une expression orale construite et fluide. Ils apprennent à s'exprimer avec aisance.
- les enfants engrangent de nombreuses connaissances dans de nombreux domaines. Un seul livre permet à l'enfant d'apprendre sur de nombreux sujets, il fera lui même les connexions.(par exemple, Croc Blanc, en apprend autant aux enfants sur les loups que sur le Grand Nord, sur les travers humains, sur la rudesse de la vie des chercheurs d'or, sur l'observation de la nature, etc...)
- les enfants s'apaisent avant d'aller dans leur chambre et dormir.
- les enfants développent peu à peu un vrai amour pour la lecture et la littérature. En général, une fois couchés, ils lisent encore dans leur lit...! Même les plus petits demandent un livre à lire avant de dormir !
- les enfants développent une réelle sensibilité au beau, un émerveillement, de la curiosité.
- tout ceci les mènera à développer l'expression écrite.

Que vos enfants soient scolarisés ou non, je ne peux que vous encourager à faire l'expérience de la lecture offerte de livres littéraires. Ce sont des moments à partager en famille, bien plus enrichissants que la télévision, les jeux vidéos, l'ordinateur ou la tablette ! Tant pour la santé mentale que physique ! Les livres de poches ne coûtent pas cher (en plus on peut les trouver d'occasion ou en bibliothèque), s'emmènent partout. Même en voiture ou au camping, on peut pratiquer la lecture offerte !
 
Article collecté pour les "tutoriels" du Collectif l'Ecole est la Maison




Si ce post vous a plu, vous pouvez lire aussi cet ancien article:Le Grand Nord

Tout ne se vaut pas

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Voie Lactée, Roches, Nuit, Paysage

"Il n'y a pas de méthodes meilleures que d'autres"écrit une maman ayant choisi le unschooling pour sa fille. Et bien, au risque de déplaire, pour moi, si : il y a des méthodes qui donnent des résultats et d'autres non ! 
Les bonnes méthodes d'instruction sont celles qui  permettent à l'enfant d'accéder aux savoirs fondamentaux et au-delà, qui le font grandir, qui construisent sa personnalité et sa capacité à s'adapter à toutes situations, qui lui ouvrent l'accès au spectre de voies professionnelles le plus large possible (qui peut le plus, peut le moins, l'inverse n'est pas vrai!). Si toutes les méthodes, toutes les pédagogies se valaient, l'école n'aurait pas de si médiocres résultats depuis de bien trop nombreuses années. 
Mais comprenons-nous bien : il ne s'agit pas dire que le unschooling n'est pas bon. Il l'est si c'est très bien fait et qu'il ne reste pas au ras des pâquerettes. Beaucoup trop souvent, en France, le unschooling se traduit par un simple laisser-faire qui suit le bon vouloir de l'enfant. Et ça, ça s'appelle du laxisme, pas du unschooling.
Quoiqu'il en soit,  cela ne suffit pas pour dire qu'une méthode est bonne ou pas. J'ai toujours pensé qu'il y avait une dimension universelle à prendre en compte : cette méthode peut-elle se démocratiser ? Être utile et favorable au plus grand nombre ? Son application est-elle aisée, à la portée de tous ? Son coût est-il abordable ? Toutes ces dimensions sont à prendre en compte pour qualifier une méthode ! Dans le microcosme IEF, ces questions ne sont presque jamais abordées ! Et cela biaise totalement le raisonnement. Sous couvert de liberté, de tolérance, "du chacun fait comme il veut",  certains s'enferment en réalité dans une indifférence et un nombrilisme incroyable : "il n'y a pas de méthode meilleure qu'une autre"...Non tout ne se vaut pas. 
Si au bout du compte des enfants sont laissés en chemin, si au bout du compte des parents sont encouragés dans des méthodes pour lesquelles ils n'ont pourtant pas le bagage culturel, intellectuel, les moyens humains ou pécuniers pour accompagner leurs enfants dans les apprentissages, si au bout du compte les enfants n'atteignent pas les savoirs fondamentaux, si au bout du compte les enfants sont mis en difficulté pour passer les diplômes dont ils auraient besoin pour faire ce dont ils rêvent, si finalement on a tué leur saine ambition à atteindre leurs étoiles, alors la méthode est mauvaise. Assurément toutes les méthodes ne se valent pas.
Non toutes les méthodes et les pédagogies ne sont pas bonnes pour l'enfant. Une pédagogie n'est pas bonne simplement parce que le parent le fait par amour (encore heureux!) ou parce que c'est ludique ou parce que l'enfant aime bien! Ce n'est pas parce que mon enfant adore se gaver de bonbons, qu'il est heureux et souriant en se goinfrant, que je dois le laisser faire et trouver cela bon pour lui ! 
Notre rôle est de leur apprendre à comprendre ce qui est bon ou moins bon pour eux et dans l'intervalle - puisqu'ils sont en construction- prendre les décisions pour eux. Ils doivent gagner leur liberté petit à petit, pas après pas, dans une conscience peu à peu éveillée à ce qui est bien et à ce qui est mal. Ce qui est bien et mal pour eux-mêmes mais aussi pour les autres. La conscience collective (qui fait tellement défaut à notre société aujourd'hui) est tout aussi importante que la conscience individuelle. A ouvrir trop vite et trop grand les fenêtres, les parents font porter de bien trop lourdes charges sur les petites épaules de leurs enfants. Décider pour l'enfant, c'est lui offrir un repos, c'est le laisser être un enfant.


Comme à l'école...

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Tu es enseignante= forcément tu fais comme à l'école(=tu n'auras jamais de problème avec l'inspection)...hum...
Si c'est pour faire comme à l'école...autant les y laisser plutôt que de faire l'IEF...hum hum...
Tu as un tableau noir, des cahiers, un emploi du temps, c'est quoi la différence avec l'école?Quel intérêt pour tes enfants, les pauvres...hum, hum, hum...gloups...

Mais oui, mais oui, je suis maîtresse d'école...je suis une grande nostalgique de l'école de grand-papa. Alors j'ai gardé mes enfants à la maison. J'ai mis un tableau noir, je leur ai donné des cahiers. Ils écrivent à la plume et lorsqu'ils désobéissent je leur tape sur les doigts avec ma règle, je leur fais porter un bonnet d'âne, je les mets au coin, ils font des lignes. Pour obtenir le calme, je me promène dans ma salle de classe-maison installée pour l'occasion, avec une badine en bois. N'est pas maîtresse qui veut!

STOP!

RAS-LE-BOL DES RACCOURCIS ET DES CARICATURES!

Je suis enseignante, professeur des écoles, en effet. Quel mal y-a-t-il à cela? Pourquoi faut-il que cela me soit resservi avec condescendance, dégoût, moquerie dès que l'occasion s'en présente? Je n'ai pas honte d'être professeur des écoles. Je n'ai aucune raison de l'être, donc je ne le cache pas, je n'avance pas masquée. C'est un très beau métier! Cela signifie-t-il pour autant que je fais l'école à la maison pour moi? Pour me faire plaisir? Pour exercer mon métier comme je l'entends? Bien sûr que non!
Les choses ne se sont pas déroulées dans cet ordre-là. Parce que j'aime les enfants, parce que j'aime la pédagogie, la transmission, parce que j'aime enseigner, j'ai voulu un jour passer le concours d'instit. L'amour de l'enseignement et de l'enfant a précédé la fonction. Il est le moteur et la motivation et non l'inverse! Puis j'ai mis cet amour et cette aptitude (car je pense avoir été "faite pour ça") au service de mes enfants. Je n'ai pas gardé mes enfants à la maison pour jouer à l'école.
En effet, je transmets, j'enseigne, je fais classe, je pédagogise (attention, appellation déposée) comme à l'école...

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Robert Doisneau
Comme à l'école de grand-papa, j'ai un tableau noir avec des craies. Je déteste les tableaux blancs avec des feutres. Ça me ferait respirer des cochonneries toute la journée, ça s'altère avec le temps, les feutres s'usent, c'est anti-écologique au possible!Mon tableau, je peux le repeindre. Les craies ne coûtent rien et durent...durent...les chiffons se lavent...et je préfère respirer la poussière de craie...
J'ai un tableau parce qu'on n'a pas fait mieux pour expliquer à plusieurs enfants en même temps la même notion. Parce que l'enfant à la traîneétourdi peut s'y reporter au moment de faire un travail sans déranger les autres. Parce que sur un seul support, je peux y inscrire pour tous la date en lettre, en abrégé, la vertu du mois, le numéro de la semaine. Parce que nous pouvons y dessiner. Parce que les enfants peuvent s'en servir de brouillon sans gaspillage de papier. Je n'ai pas un tableau noir pour faire comme l'école, j'ai un tableau noir, parce que mon bon sens me guide:c'est pratique, économique, écologique. Ici point de tableau blanc et encore moins de tableau numérique ni de tablettes.

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Comme à l'école de grand-papa, les enfants écrivent au stylo-plume. Parce que cela fait travailler la belle écriture, parce que ça s'efface, parce que ça se recharge, parce que c'est solide et durable, parce que les enfants aiment leurs stylos-plume. Mais comme nous sommes modernes, nous n'utilisons pas de porte-plumes et nous avons aussi des stylo-feutres effaçables pour le rouge, le vert et le noir. Les enfants n'utilisent pas de stylo-plumes parce que leur mère est un tyran nostalgique mais parce qu'ils ont essayé et l'ont adopté.

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Comme à l'école de grand-papa, les enfants écrivent dans des petits cahiers. Ils ont même pour tout! Rédaction, préparation de dictées, dictées, conjugaison, vocabulaire, sciences, cartographie, histoire des arts, géographie, recopie etc...parce qu'encore une fois, c'est adapté, c'est pratique et c'est économique (acheté par lots). Ils aiment leurs cahiers, ils sont fiers d'y voir le travail avancer, ils les illustrent, ils les lisent. Ils ont des petits cahiers de 48 pages parce que c'est adaptéà leur poignet et à leur construction de l'espace;ils s'y repèrent plus facilement qu'avec des classeurs.

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Robert Doisneau
Comme à l'école de grand-papa, les enfants ont des horaires, un emploi du temps, un programme adapté et écoutent les leçons de la maîtresse. Oui, pauvres enfants! Ils ont des horaires, ils ne font pas comme ils veulent quand ils veulent. Ils ne se lèvent pas à 10h tous les matins. Ils ont du travail à faire chaque jour et ils ne décident pas des contenus des apprentissages. Ils ont dû apprendre à lire avant 8 ans parce que je leur ai imposé. Oui, je sais c'est douloureux, pauvres enfants, je suis tyrannique!Leur apprendre peu à peu à structurer le temps, à structurer leur journées, à gérer les contraintes, à vivre en société, à persévérer, à suivre des règles de vie en collectivité, à rendre service gratuitement, à surmonter la difficulté, à hiérarchiser ses priorités, à fournir des efforts, à travailler, à dépasser l'ennui...bref, horrible pour eux!Hein? Les aider à grandir et à se construire, les éduquer...non mais quelle idée?! Les enfants rechignent parfois à se mettre au travail mais ils ressortent en général contents de leur journée. Ils ont appris des choses nouvelles, dont ils ignoraient souvent l'existence avant que je le leur en impose l'étude. Leur cerveau est stimulé, vivifié, nourri. Le rythme imposé leur permet de répondre à leur besoin d'apprendre, de comprendre, de réfléchir, de terminer en ayant le sentiment d'avoir eu une journée bien remplie. Ils aiment que maman leur explique les choses "parce qu'elle explique bien" et parce qu'ils peuvent poser des questions et obtenir des réponses, ils peuvent discuter, échanger. La véritable interaction est celle-ci pas celle d'un écran!

Pourtant ce n'est pas vraiment l'école...nous n'avons pas de salle de classe, nous travaillons dans la salle à manger autour de la table. Mais aussi dans le jardin, dans le salon, dans la cuisine...tout a été organisé pour être nomade.
 
 


Pourtant ce n'est pas vraiment l'école... les enfants ne m'appellent pas maîtresse et ne me voient jamais comme telle. Je suis leur maman. Je leur apprends à faire leurs lacets, à faire la cuisine et à conjuguer à l'imparfait. J'apprends avec eux et je leur dis plusieurs fois par semaine que je ne sais pas mais que je sais où nous pourrons peut être trouver la réponse.

Pourtant ce n'est pas vraiment l'école...les enfants ont des contraintes, des horaires et un programme imposé, mais ils peuvent en partie en choisir l'ordre d'exécution. Je reste à leur écoute, je les observe et je tiens compte de ce qu'ils me disent. Nous avons des "journées sans" en nombre, des apprentissages impromptus, des changements de programme fréquents, des sorties, des visites etc....Leur rythme est respecté mais je veille aussi à les faire progresser, à s'améliorer:l'enfant lent, apprendra peu à peu, parfois sous la contrainte, mais toujours en douceur à gagner en rapidité. L'enfant trop rapide, apprendra peu à peu de la même manière à se poser, à prendre le temps de réfléchir pour mieux répondre. L'enfant qui a besoin de plus de temps pour assimiler une notion, de plus d'exercices pour que l'automatisme se mette en place, aura ce temps.

Pourtant ce n'est pas vraiment l'école...l'emploi du temps change en fonction de ce que j'observe des enfants, de leurs besoins, des miens, des saisons, de la fatigue, des âges et des niveaux. L'emploi du temps et les progressions ont été conçus d'après mes observations de leurs besoins. Je suis partie des enfants tout en veillant à ce qu'ils progressent et avancent tout au long de l'année, que les acquisitions se fassent non pas en conformité avec les programmes de l'EN mais disons en proximité.

Pourtant ce n'est pas vraiment l'école...la classe et la maison se confondent;de nombreuses acquisitions ne font l'objet d'aucune trace écrite, aucun exercice, aucun tableau, schéma, fiche. Nous ne faisons pas d'anglais en primaire. Nous n'utilisons presque pas la calculatrice, peu l'ordinateur. Nous étudions l'histoire de façon chronologique et non spiralaire, nos lectures ne sont pas du tout celles de l'école, la géographie n'a rien à voir avec les programmes de l'EN, nous faisons des leçons de choses, nous utilisons des manuels des années 50, nous faisons de l'analyse grammaticale et pour nous le prédicat n'existe pas.

Pourtant ce n'est pas vraiment l'école...les enfants passent beaucoup de temps dehors, dans la nature. Ils observent et expérimentent plusieurs heures par jour, par tous les temps.

Alors, oui, mes enfants sont instruits de façon relativement formelle, comme à l'école. Mais non, ce n'est pas comme à l'école, parce que la mise en oeuvre de cette instruction est très différente
Mes enfants ne sont pas martyrisés. Mes enfants ne veulent surtout pas aller à l'école! Instinctivement, ils savent, eux, que ce que je leur propose est très différent! 
Aucune école ne pourra jamais proposer ce degré d'individualisation. Aucune école ne pourra jamais proposer  une telle adaptabilité. Aucune école ne pourra jamais proposer autant de temps dans les bois et les champs. Aucune école ne pourra jamais laisser autant de temps au temps.
 
 

 
 







A 4 ans, dans mon chariot...

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Charlotte Mason recommande de ne rien faire de formel avant 6 ans...avec un multiniveaux et 8 enfants de 18 à 4 ans, autant dire que cette proposition m'a tout de suite plu ! Au-delà de la praticité, mon observation des enfants ne fait que confirmer ce que prônait déjà, à l'époque, Charlotte Mason..décidément, elle avait tout compris!

Cependant, mon petit dernier a aussi besoin de vivre avec nous  et réclame d'avoir du travail. Mais comme il n'a que 4 ans, cette envie est toujours assez fugace et le temps d'application et de concentration sur "un travail" dépasse rarement les 15 minutes. Cela ne signifie cependant pas que je ne dois pas y prêter attention. Pour répondre à ses envies et pour garder un semblant de calme et de sérénité dans notre classe-maison, il a donc lui aussi, comme les autres, son chariot.

A 4 ans, dans son chariot, il y a :
- des crayons de couleurs un peu gros et un taille-crayon adapté
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- un crayon à papier et une gomme
- des ciseaux et un bâton de colle
- une pochette de stylo-feutres reçue à Noël "pour faire comme maman"
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- deux coloriages
- un petit cahier au lignage "maternelle"
- un fichier de mathématique MS

- des lettres rugueuses
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- deux puzzles (alphabet et frise numérique) achetés il y a des années chez lidl
- un jeu en chemise de carpe diem dont je n'ai gardé que les tableaux à double entrée et le support pour travailler les paires objets-ombres
- une pochette à rabats pour ranger ses dessins
- les chiffres en bois de 0 à 10
- un petit kit de perles de couleurs





Pour le cahier de recopie

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Quatre fois par semaine, les enfants ont une séance de 10 minutes de recopie. Ils savent que c'est un cahier qu'ils garderont sinon toute leur vie, au moins tout leur temps de classe-maison. Ils y sont donc très attachés et j'exige (oui, oui, ce n'est pas un gros mot!) qu'ils en prennent particulièrement soin.

A partir de quel âge? Les enfants reçoivent un cahier de recopie à partir du CE1 et bien entendu mes demandes et exigences s'adaptent à l'enfant. Il est très émouvant de voir au fil des années combien l'écriture de l'enfant a progressé.

Quels objectifs je recherche en imposant ces séances quotidiennes? Les objectifs sont multiples : 1) confronter les enfants dès leur plus jeune âge à de beaux textes, de belles citations, les en imprégner. 2) progresser en qualité d'écriture. Ainsi ils ont tous les jours une fenêtre de 10 minutes pour se concentrer sur la formation de leurs lettres 3) les aider à progresser en orthographe. Recopier permet d'imprimer peu à peu l'orthographe des mots. 4) nourrir leur expression orale et écrite. C'est pourquoi il faut choisir les textes avec soin 5) s’entraîner à une technique qui nous parait à nous adultes naturelle mais qui ne l'est pas tant que ça: recopier! C'est à dire regarder, prendre des indices, retenir puis reproduire d'abord mot à mot puis par groupes de mots depuis un modèle sous les yeux ou bien éloigné (au tableau). C'est pourquoi j'alterne les textes qu'ils placent sur leur lutrin (sous les yeux) et les citations ou proverbes que j'écris au tableau (éloigné) 6) se forger une culture générale et littéraire.

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Comment procédons-nous? La "matière recopie" comprend la lecture silencieuse du texte, la recopie et l'illustration. L'enfant programme tous les jours son minuteur sur 10 minutes et reprend là où il en est resté la veille. Il n'a aucune "quantité" imposée dans ses 10 minutes, il va à son rythme tant qu'il fait consciencieusement, avec application et recherche avec persévérance à ce que ce soit le plus beau possible. Il faut plusieurs mois ou années à l'enfant pour intégrer ces exigences de comportement. Cela ne vient pas naturellement. Il y a bien pour moi, un objectif d'éducation tout autant que d'instruction. Leur patience d'enfant est mise à l'épreuve !
Je relis leur recopie et je corrige avec l'enfant les fautes. Pour que cela reste propre, l'enfant écrit toujours avec un stylo qui s'efface (plume ou bille effaçable). Si l'enfant a bien recopié, il gagne son étoile de copiste pour chaque production aboutie (texte+dessin).
Nous inscrivons en bas de la page l'année scolaire à laquelle le texte a été recopié (2016-2017, 2017-2018).

Que proposer aux enfants pour leurs cahiers de recopie? Pour moi, c'est un cahier qui doit forger leur personnalité, je le conçois comme un outil pour leur vie. Aussi, je choisis les textes à proposer en conséquence tout en tenant compte de chaque enfant. Tenir compte de chaque enfant, cela veut dire que l'on peut le laisser parfois choisir son texte, lui donner de temps en temps un texte qui porte sur un sujet qui le passionne, un texte adapté à ses difficultés d'écriture ou de concentration, ou encore un texte illustrant une qualité ou une vertu à travailler singulièrement -sans faire de commentaires!
Je privilégie les extraits de contes, de romans de jeunesse ou leçons de choses pour les plus jeunes, puis en grandissant j'y ajoute des biographies, des textes qui nourrissent une réflexion plus profonde, des classiques de la littérature, des livres qui donnent un "souffle épique", porte à l'aventure. Il s'agit toujours d'extraits, on ne recopie pas le livre ! Mais je veille à ce que l'extrait forme un tout intéressant. Plus l'enfant est jeune et plus les extraits sont courts et simples à comprendre. On se lasse encore vite à cet âge et rester trop longtemps sur une même référence pour un jeune enfant devient vite terriblement ennuyeux. Il convient donc de rester attentif à l'enfant. De même, je le répète,  il importe de bien alterner extraits "moyens-longs"/extraits courts, textes/citations, lutrin/tableau, simple/plus complexe etc.
Exemples : Notre code des templiers (cf billet sur le cahier des blasons), le Petit Prince, Les lettres de mon moulin, Contes (éditions usborne), Jouets de plantes (éditions Plume de carottes), Petites histoires avec une morale (Librairie des écoles), La première gorgée de bière (Philippe Delerm, grand succès ici!), théâtre, fables, biographies d'hommes ou femmes illustres (librairie des écoles), poésies, Fanette et Filipin, vies de saints, prières, livres de Nicolas Vanier, d'aventuriers...
Abonnement 1 an - FRANCE MétropolitaineL'histoire des femmes célèbresLa Bible expliquée aux enfantsL'histoire des Grands HommesPetites Histoires avec une morale50 Fables expliquées aux enfantsPetites Leçons de chosesContes d'Andersen illustrésContes de Dickens illustrésContes de Grimm illustrésMythes du monde entier illustrésRécits de l'Inde illustrésLes aventures de Robin des Bois illustréesHeidiL'Odyssée illustréeLa légende du roi Arthur illustréeL'odyssée sibérienne - Guide de l'aventurier (Ancien prix Editeur : 19,5 Euros)

Citations et proverbes? Je vous donne un petit florilège de citations.
"Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée. L'excellence n'est donc pas une action mais une habitude" Aristote
"Soyez le changement que vous voulez voir" Ghandi
"Fleuris là où le Seigneur t'a planté"
" Mes erreurs sont la preuve que j'ai essayé" (moi !)
"Ce qui mérite d'être fait, mérite d'être bien fait"Charlotte Mason
"L'héroïsme du travail consiste à achever chaque tâche que l'on entreprend" St Josemaria
"Tout acquiert la valeur de l'amour que l'on met à le réaliser"St Josemaria
"L'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur" A de St-Exupéry
"A cœur vaillant, rien d'impossible"
"Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer" Guillaume le taciturne
"L'intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu'il y ait désir, il faut qu'il y ait plaisir et joie. L'intelligence ne grandit pas et ne porte ses fruits que dans la joie. La joie d'apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs" E. Stein



Aller lire d'autres billets sur le sujet



Avions

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Durant nos semaines soleil, je propose d'autres supports aux enfants afin de casser un peu le rythme et de reprendre notre souffle. La semaine dernière, j'ai donc donné à Hippolyte (CP) ce petit support des éditions Usborne. Ce fut l'occasion pour lui de se plonger dans un de ses centres d'intérêt du moment et de demander à son papa plein-plein-plein-plein de précisions. 
Cette collection peut paraître un peu "légère" ou un peu inutile mais tout dépend en réalité du sujet choisi. On y apprend beaucoup de choses pour 6,50€!
 et ce sera aussi une belle occasion d'expliquer à Hippolyte que c'est bien de vouloir l'égalité entre les hommes et les femmes à tout prix...mais qu'il n'y a pas -contrairement à ce qu'il voit sur le dessin- de femmes pilotes d'avions sur les porte-avions français....le féminisme a ses limites... 

  

Et, naturellement, quand en plus, on peut faire voler des avions en papier...la semaine soleil devient très aérienne ! Voici un deuxième support des éditions usborne que nous avons exploité fort logiquement durant la même semaine. 
100 ptérosaures en papier à plier et à faire voler

Improbable rencontre des avions et des dinosaures, ce livre aura permis à tous les enfants de se réunir autour d'une même activité de pliage permettant rappels de géométrie, motricité fine, compréhension d'une notice explicative, et franche rigolade !



Le mot de la fin est laissé à Hippolyte, cliquez sur le lien




Poulet, Poule, Oiseau, FermeCe billet s'inscrit dans la cadre d'un partenariat que j'ai choisi de développer avec les Editions Usborne car je trouve que leurs produits sont bien faits et bien adaptés à l'Instruction En Famille.

Le plaisir immédiat

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"En plus, parfois on peut se retrouver à mille lieux du sujet étudié(...)Je me demande comment s'organisent les mamans qui ont des fratries en ief avec de tels spécimens..."

En lisant ce matin l'article de Véronique sur son blog, je me suis dit que c'était un "spécimen" que l'on retrouvait dans de nombreux poulaillers et que bien des parents devaient se poser la même question...
Etant dans le cas de la maman à la tête d'une fratrie IEF avec quelques petits spécimens intéressants, j'ai bien entendu en rayon celui qui a le chic pour partir de découverte en découverte, de divagation en divagation si bien qu'à la fin, il a vu tout un tas de choses mais n'a pas fait ce que je lui avais demandé. C'est chouette, un poussin curieux. Et puis... il apprend plein de choses intéressantes, il satisfait sa curiosité...mais...le plaisir immédiat de la curiosité satisfaite ne peut pas être, selon moi (et cela n'engage que la Merepoule que je suis, hein, je ne détiens pas la vérité absolue !), le seul moteur de l'enfant. C'est un beau moteur nécessaire mais pas suffisant

Par ailleurs, dans le cas d'une fratrie IEF avec de multiples niveaux à gérer, il devient vraiment compliqué de suivre tous les détours culturels de l'enfant !


il faut donc bien connaitre chacun des enfants en les observant beaucoup de manière à bien positionner les curseurs d'acceptation; les seuils de tolérance. C'est à dire que suivant l'enfant, la nature du travail, la façon dont il s'éloigne du travail de départ, 

Tantôt je laisse filer un peu ou beaucoup : par exemple je vois l'enfant chercher, regarder des images, tourner et lire d'autres pages et je ne dis rien

Parfois même j'encourage : je pose des questions, m'installe à côté de lui pour lire et discuter avec lui ou nous laissons tous ce que nous sommes en train de faire.

Tantôt je rappelle à l'ordre en lui demandant de revenir à sa tâche. 



Car mon rôle est aussi d'apprendre à l'enfant à se concentrer sur la demande de départ même si cela ne lui fait pas plaisir et de lui expliquer que s'il gère bien son temps, qu'il exécute rapidement ce que je lui ai demandé alors il aura du temps pour se replonger dans la question qui l'intéressait. On peut aussi demander à l'enfant de noter sur une feuille, un petit carnet ou un cahier la question qu'il se pose, la recherche qu'il souhaite faire pour y revenirà la fin de la demi-journée, du travail etc...Ils aiment bien faire ça, car ils voient que leur intérêt est pris en compte et simplement différé pour pouvoir y consacrer le temps nécessaire sans interruption. Ce sont de toutes petites choses, qui n'ont l'air de rien mais en fait ce sont des habitudes de travail, des réflexes que nous mettons en place. L'Education Nationale appelle cela de la méthodologie, moi j'appelle cela des habitudes de vie.


Il est bien entendu juste et bien de les suivre dans leurs recherches passionnées et d'entretenir leur curiosité mais il est tout aussi important de leur apprendre à se concentrer sur une tâche, à s'y atteler avec persévérance, à hiérarchiser les tâches et à les organiser
Et ce qui est vrai dans le travail est vrai dans le reste de la vie quotidienne; dans la classe-maison, on ne dissocie pas. De la même manière que pour les tâches scolaires, tous les matins il faut que je rappelle qu'il y a les choses à faire -et dans un certain ordre parfois- et qu'après seulement, s'il reste du temps, alors ils pourront jouer ou lire avant de commencer la classe. Je dois constamment rappeler que c'est à eux de faire en sorte de ne pas perdre de temps pour s'habiller ou ranger leur chambre s'ils veulent pouvoir jouer- ils sont responsables. Mais parfois régulièrement aussi, je range à leur place ou mets un couvert pour ne pas interrompre un jeu, un dessin ou une lecture.

Là est mon rôle : observer et adapter l'exigence (toujours avec bienveillance et empathie, est ce nécessaire de le rappeler ...?); équilibrer curiosité-engouement et persévérance-concentration-effort.
Ici encore des outils peuvent aider : un minuteur, un réveil, un petit tableau dans la chambre avec la liste de ce qu'il y a à faire etc...tout ce qui peut permettre de visualiser le temps et de se l'approprier est valable et leur permet de gagner en autonomie.
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Il y a le plaisir immédiat, celui là n'a pas besoin de notre intervention pour être découvert et apprécié de l'enfant et puis il y a le plaisir du résultat après l'effort, de l'obtention après la frustration (de même qu'il est de notre rôle d'apprendre à l'enfant à accepter les frustrations et à les utiliser de manière constructive plutôt que de les lui effacer), de la patience récompensée...et celui là a besoin d'être accompagné.



à lire aussi :

Nos cahiers : récapitulons

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Nature Morte, École, Rétro, Encre

Spéciale dédicace...elle se reconnaîtra !

J'ai fait le choix il y a deux ans de privilégier des petits cahiers fins pour travailler, nous en avons beaucoup et paradoxalement, cela a permis aux enfants de bien mieux se repérer ! Le format importe beaucoup car il a un impact direct sur la qualité de l'écriture et la fatigue de l'enfant. Et détail qui a son importance, des petits cahiers de 48 pages se terminent vite, c'est très valorisant pour l'enfant de pouvoir observer tout ce travail accompli! De plus ils sont beaucoup plus facile à ranger dans les chariots !
Je vais donc vous lister le plus précisément possible l'ensemble de nos cahiers.
Nos petits cahiers, 48 pages, grands carreaux
- Cahier d’entraînements de français : dit "cahier rouge". L'enfant y fait ses exercices de français, phrase du jour, dictée de conjugaison, exercices de grammaire, etc.
- Cahier d'entrainement de mathématiques: dit "cahier vert". L'enfant y fait ses entraînements hors fichiers comme dictée de nombre, opération du jour, calcul rapide, réciter une table, exercice de géométrie, etc.
- Cahier de recopie (rose). Pour mon CP, c'est son cahier d'écriture.
- Cahier des mots (bleus): l'enfant recopie et mémorise les mots qu'il rencontre dans la dictée qu'il prépare
- Cahier de préparation de dictée (transparent jaune): l'enfant y met tout ce qui a trait à la préparation de la dictée : texte, liste des mots à recopier, fiches de préparation, dictée rapide préparatoire des mots de la dictée au fur et à mesure qu'il les apprend
- Cahier de dictée (orange) : l'enfant y fait sa dictée et l'illustre. Pourquoi avoir dissocier préparation et dictée? Parce que cela évite d'avoir le texte à cacher au moment de la dictée, cela permet d'avoir un cahier de dictée propre et joli sans les différentes étapes d’entraînements, de brouillons.


- Cahier de rédaction (jaune): tout le travail de rédaction de la préparation à l'aboutissement et l'illustration.
- Cahier d'instruction civique (noir)
- Cahier de vocabulaire(violet): les enfants y recopie les mots cherchés dans le dictionnaire et inventent une phrase. Nous faisons des quizz les semaines soleil.


Nos petits cahiers travaux-pratiques, 96 pages
- Cahier de poésie (couverture maison)*: il pourra faire plusieurs années.
- Cahier de sciences (couverture maison)* : pour nos leçons de choses, histoire des sciences et des inventions, expériences. Il diffère de notre carnet de nature qui est personnel.
- Cahier d'histoire des arts (couverture maison)*
- Cahier de géographie (couverture maison)*
- Cahier d'histoire (couverture maison)*

Petit cahier de dessin, 48 pages
Cahier de cartographie (couvert avec une carte IGN):pour tracer les cartes. Nous avons troqué le classeur pour un cahier.

Nos petits cahiers, grands carreaux, 96 pages
Il s'agit des cahiers-outils, qui doivent durer la scolarité. On y consigne les règles à retenir.
- cahier-outil de mathématiques
- cahier-outil de français
- cahier de conjugaison

Nos grands cahiers
- Cahier de littérature (ici aussi)


Nos cahiers Charlotte Mason
- Carnet de nature : il est différent du cahier de sciences. Il ne s'agit pas de leçons mais bien d'observations personnelles ET réelles dans son environnement immédiat ou plus lointain (lieu de vacances, musée d'histoire naturelle etc...)

- Calendrier des premières fois

- Livre des siècles

- Cahier de voyage: dans lequel l'enfant garde trace de toutes les visites culturelles, voyages



* couverture maison : kraft illustré, belle étiquette, puis recouvert de plastique transparent / page de magazine et plastique transparent




Aller plus loin

La transmission est elle un vilain mot?

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Garçons, École, Enseignants, Éducation
Edit : ancien billet proposé à la relecture pour certains, à la découverte pour les autres
Je ne comprends pas ce désamour de la transmission...il serait irrespectueux vis à vis de l'enfant de lui transmettre des savoirs au lieu de le laisser chercher...?! La vie est pourtant faite des deux..."mieux vaut un qui sait que cent qui cherchent" (ma grand-mère)
L'enfant apprend naturellement, cela s'est fait pendant des millénaires, sans école, l'enfant a bien appris sans moi à parler ou à marcher....Bien des phrases entendues...qui me laissent totalement perplexe !
L'enfant marche ou parle par imitation, marcherait-il debout ou parlerait-il sans nous autour de lui ? Non, l'enfant parle bien parce que ses parents en premier lieu, lui ont parlé, ont repris sa prononciation, sa syntaxe, ont nommé les objets, ont enrichi son vocabulaire. La curiosité est naturelle à l'enfant mais l'enfant n'est pas un adulte, il lui manque cette merveilleuse chose qu'est l'expérience.Il est de notre devoir de parents d'équilibrer entre transmettre et le laisser chercher, faire sa propre expérience.

Pendant des millénaires, l'enfant n'allait pas à l'école mais pour autant il n'apprenait pas de manière "tout à fait naturelle, dans les domaines qui l’intéressaient"... "Mozart n'est jamais allé à l'école!" entend-on souvent comme argument des pratiquants du unschooling. En effet, Mozart n'est jamais allé à l'école mais il recevait un enseignement très structuré et exigeant, de type scolaire dispensé par son propre père à la réputation d'homme austère et sévère...ne nous trompons pas: les enfants des classes aisées recevaient un enseignement infiniment plus exigeant qu'aujourd'hui par des précepteurs, les autres enfants n'apprenaient ni à lire ni à écrire. Ce qui différait d'aujourd'hui n'est pas la transmission de connaissances ("qui n'avait pas cours autrefois et qui se ferait aujourd'hui pour le soit-disant plus grand malheur de nos enfants")mais la façon dont cette transmission se faisait. Nous sommes passés d'un système d'instruction privée/ absence d'instruction à l'instruction privée/scolarisation gratuite pour tous.

Et quand bien même, il ne recevait pas d'instruction, l'enfant de classe populaire apprenait quand même avant tout par la transmission ! Le fils de paysan n'avait pas d'autre choix que de suivre son père et son apprentissage commençait très tôt ! Son père n'attendait pas que pousser la charrue l'intrigue ou l’intéresse pour lui apprendre les gestes !! L'apprenti chevalier rentrait au service d'un chevalier expérimenté à l'âge de 7 ans et il lui fallait près de 11 ans d'enseignement et d'apprentissage pour devenir à son tour chevalier. Cela est vrai pour tous les métiers : les maîtres transmettaient la connaissance à des enfants qui n'avaient bien souvent pas le choix...les mères transmettaient à leurs filles etc...Est-ce à dire que tous ces enfants sans exception étaient malheureux?

Suis-je la seule à m'étonner et à me scandaliser quand un enfant de 11 ou 12 ans ne sait pas encore lire parce qu'il n'en avait pas le souhait ? ?!! Quelle irresponsabilité ! Un enfant a très tôt l'envie d'écrire et de lire, mais cette période sensible est furtive et si le parent n'y prête pas attention, il rate l'étape et il peut être ensuite difficile de motiver l'enfant. C'est pour moi le priver d'une grande liberté et d'une grande autonomie que de le maintenir dans l'illettrisme aussi longtemps!


Pour poursuivre votre réflexion


Petit Léonard de Février

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J'avais très envie de vous parler du dernier numéro du Petit Léonard que nous avons reçu car à lui seul, il occupe bien notre mois de février ! Je commence toujours pas laisser traîner le numéro l'air de rien. Pourquoi ? Parce que cela permet de passer la phase de découverte qui fait que les enfants ne m'écoutent pas...il ne faut pas qu'ils découvrent en même temps que je conduis une séance, ainsi je suis certaine de leur attention. 

Avez-vous vu ce sommaire de rêve?

De l'histoire des arts : observations fines de tableaux, étude de techniques de peintre, histoire de la peinture





Des activités manuelles, fêtons la Chandeleur dignement !



Histoire des arts encore : Camille Saint Saëns et le Carnaval des animaux lors d'une séance du mercredi

Des préparations d'exposés (à venir) : ma plus grande s'est lancée dans un exposé sur mardi-gras et ma plus jeune sur le carnaval de Rio

De l'art plastique : "réaliser en collage, un arbre mort dans un paysage d'hiver" et "peins de effets de neige, en t'aidant de la page 17 Récré'art!"


Poulet, Poule, Oiseau, FermeCe billet s'inscrit dans la cadre d'un partenariat que j'ai choisi de développer avec les Editions Faton car je trouve que leurs produits sont bien faits et bien adaptés à l'Instruction En Famille.


Les phrases à contraintes

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Réédition d'un ancien billet
Pour la première fois depuis de nombreuses années, nous aurons terminé tous les programmes et ce avant la fin du mois de juin !
Nous terminons donc en douceur cette année scolaire. Ce mois-ci nous révisons, nous apprenons "autrement" et nous travaillons moins longtemps pour profiter du jardin.

Nous sommes arrivés au terme de ce que je prévoyais en grammaire/orthographe/conjugaison mais les lacunes sont encore importantes. Nous travaillons donc ces matières tous les jours mais de manière différente : les phrases à contraintes.

C'est un petit exercice tout simple mais très complet et plus compliqué qu'il n'en a l'air ! Tous les matins, je demande aux enfants d'inventer 4 phrases suivant les contraintes écrites au tableau. Cela permet de rebrasser tout ce qui a été vu cette année, faire des rappels de règles, de manière plus ludique. C'est difficile pour les enfants parce qu'il faut avoir de l'imagination et mobiliser de nombreuses connaissances en orthographe tout en respectant TOUTES les contraintes. 
S'ils ont fini tôt, ils peuvent illustrer.

Par exemple :
inventer 4 phrases interrogatives, commençant par est-ce-que, le sujet est un pronom personnel singulier, le verbe est au futur .
Les combinaisons sont infinies ! On peut aussi imaginer u système de pioche pour rendre la chose encore plus amusante.

Introduire du jeu au mois de juin, permet de consolider ou boucler les programmations sans que les enfants s'épuisent.

Cartographie

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Réédition d'un ancien billet, nous utilisons toujours ce matériel formidable !
Nous avons terminé aujourd'hui notre dernière séance de cartographie de l'année. Nous n'avons pas été très réguliers cette année dans cette matière que nous aimons tant, faute de temps. Autre année, autre rythme, 2016-2017 est prometteuse!

Il s'agit d'un cours très ludique et très complet qui apprend aux enfants à tracer des cartes à main levée. Les apprentissages sont multiples : connaissances en histoire, en géographie, tracer soigneusement et précisément, mémorisation, narration orale et culture générale mais aussi apprendre à surmonter peu à peu sa crainte de réaliser seul un schéma, une carte, un croquis.

Le cours est composé en 3 parties : 
1. les leçons qui permettent d'enrichir ses connaissances en histoire.
La progression suivie par le cours est chronologique (ouf!). Nous découvrons les premières cartes, les premiers géographes, les explorateurs etc...
2. les cartes. Dans cette partie, nous trouvons la ou les carte(s) à tracer correspondant à chaque leçon. Par exemple, une carte de la Terre Sainte au moment de la leçon sur les cartes au Moyen Age et les croisades. Pour chaque carte, un mode d'emploi à suivre pas à pas est fourni.
 

3. Les activités. Dans cette partie, sont proposés des prolongements de la leçon et du tracé : cuisine, jeux, bricolage, vidéos etc...Nous sommes libres de tout faire ou de n'en prendre qu'une partie car ces activités ne sont pas indispensables aux leçons.

Cette activité de cartographie a toujours connu un grand succès chez nous. Mes aînés l'utilisent encore! Nous y accorderons une séance de 30 minutes chaque semaine à la rentrée et par prudence, je l'ai placée en deuxième partie d'après-midi pour pouvoir déborder!

Aujourd'hui nous avons donc terminé notre séquence sur Marco Polo et Ibn Battûta en regardant une vidéo courte (lien proposé dans le cours) sur la mer d'Aral à la suite de laquelle les enfants m'ont fait une narration orale (ben oui, on ne se refait pas !), puis en complétant une carte de révisions. L'intérêt de ce cours est qu'il mêle étroitement histoire et géographie et qu'il me permet de répéter d'une autre manière des connaissances historiques que les enfants ont par les CD, les lectures offertes, les leçons d'histoire, la littérature etc...la cartographie se met elle aussi dans la ronde si bien qu'à la fin de l'année les enfants ont retenu beaucoup de choses et tissent naturellement du lien entre elles, sans passer par la case EPI...!

Ensuite, mois de juin oblige, je leur ai proposé de jouer avec le jeu proposé en téléchargement en plus (gratuitement) du cours . J'ai donc hier imprimé le tout, collé vite fait sur une pochette cartonnée et le tour est joué. Ils n'ont pas fait moins de 4 parties tant ils se sont régalés ! Je ne m'y attendais pas! Ils ont découvert de nombreux lieux qu'ils ne connaissaient pas ou ne savaient pas situer. Il leur a fallu chercher sur l'atlas et dans le dictionnaire(oui, les Bermudes ne sont pas simples à trouver...)! Mais cela ne les a pas rebutés!

 


Concrètement, nous n'avons pas d'autres traces écrites que les cartes et parfois celles des activités qui l'exigent (dessins, tracés). Jusqu'à présent nous utilisions des feuilles blanches de classeur grand format mais à partir de l'année prochaine, les enfants auront chacun un cahier à dessin pour cette activité et probablement petit format ainsi qu'un boite de crayons de couleurs et de feutres fins pour faire un travail joli et soigné.
  


Ces documents "l'art de cartographier le monde" sont en vente sur le site de Carpe Diem. C'est un très bon achat, je n'ai aucun regret pour celui-ci ! Un petit bémol : ces supports, tout autant que les lapbooks ou les fiches de travail sur internet, nécessitent beaucoup d'encre et de papier...mais avec 8 enfants, c'est rentabilisé!

Poulet, Poule, Oiseau, FermeCe billet s'inscrit dans la cadre d'un partenariat que j'ai choisi de développer avec Carpe diem car je trouve que leurs produits sont bien faits et bien adaptés à l'Instruction En Famille.

ça m'énerrrrrve...

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Visage, Effrayant, Horreur, Spooky, Mal
Réédition d'un ancien billet, bonne lecture !
Allez, je me lâche un peu, petites phrases et situations qui agacent :


-il a quel âge ? Il fait ses nuits ! C'est quoi, ça? Un affirmation, une question, un reproche peut être...Qu'est ce que ça peut te faire à toi qu'il fasse ses nuits? Tu ne le connaissais même pas il y a 3 minutes? C'est toi qui te lèves peut être ???

- ils sont tous à vous ? Ben oui, je ne pousse pas le vice jusqu'à en louer pour l'occasion...!


- Rô comment vous faites ? Ben comme vous, sans la pilule !



- Vous ne travaillez pas? Oh moi je ne pourrais pas rester chez moi toute la journée à faire mon ménage! Mais moi non plus, je vous rassure, c'est pour ça que j'ai plein d'enfants ! Non mais, ça veut dire quoi ? Femme au foyer = femme de ménage à plein temps ? Faudrait leur dire qu'on a plus d'un neurone et qu'on sait s'en servir à plein régime... et sûrement plus que lacaissièrequin'estpaschezellecarelleveutbosseràpleintempsets'assumerfinancièrement. Y'a des trucs intéressants à faire en dehors du ménage !!

- Ben c'est sûr vous pouvez en avoir 8, vous ne travaillez pas ! L'ordre n'est pas tout à fait celui-ci mais bien plutôt comme j'ai 8 enfants, je ne travaille plus...! Non,  parce que j'ai fait des études, mais ouais,  et il m'arrive de travailler de temps à autres...!! C'est un choix assumé totalement et peut être qu'un jour vous me remercierez d'avoir pensé à votre retraite...!

-ça doit vous faire un paquet d'alloc ?! Si les enfants enrichissaient, nous serions plus de familles nombreuses !!! une alloc c'est environ 150€ par enfant par mois quand on sait déjà le prix des boites de lait et des couches...le coût des pleins d'essence pour les déposer à l'école ou à la crèche....le calcul est vite fait ! Donc NON et NON je ne fais pas d'argent sur le dos de mes enfants !

- et la socialisation alors ? Je crois que celle là, si j'avais demandé 1€ à chaque fois qu'on me l'a posée, je serais riche à l'heure actuelle ! Parce qu'on se socialise plus en étant avec les mêmes enfants, 6 heures par jour, dans la même salle avec la même instit ??....Je m'arrête ou je développe ?
Je vous fais grâce des blogs de couture où il y aurait bcp à dire...je reste sur le thème de la mère au foyer...C'est déjà pas mal...!

Allez, avant j'avais des principes maintenant j'ai des enfants ...

Se fâcher

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Réédition d'un ancien billet, bonne lecture !
Ce n'est pas parce qu'on est Merepoule qu'on n'ouvre pas le bec ! Une fois de plus, je ne vais pas me faire que des amis dans la basse-cour de la parentalité positive, du maternage proximal, de la bienveillance avec un grand B (à croire que nous sommes majoritairement malveillants), de l'alternatif pédagogique, du coopératif, du participatif etc, etc, etc...bref des grandes tendances du moment...Tendances qui ne sont pas mauvaises en soi bien au contraire mais qui confèrent par moment à l'indigestion...Une poule malade, ce n'est pas beau à voir!

Entendons-nous bien, je ne ferais pas ici l'éloge de l'insulte et de la fessée, faut quand même pas exagérer ! Quelques précautions de rappel avant la poursuite de ce billet : nous sommes bien d'accord que les vociférations, les humiliations, les coups, les insultes ne sont pas l'objet de ma prose, ils ont toujours été combattus au poulailler.


Non, non, je parle simplement de se fâcher. Oui, la vieille (enfin pas si vieille tout de même, hein...et non, je n'ai pas connu les trains à vapeur, merci mon chéri...) rombière de basse-cour voudrait remettre un peu à l'honneur cette action défraîchie : se fâcher. Attention, il ne s'agit pas de se transformer en harpie du premier jour de soldes ! Non ! Nous parlons bien de hausser un peu le ton, de se montrer ferme voire très ferme, limite bornée avec notre progéniture. 

Je ne sais pas vous, mais je suis frappée par l'incapacité de plus en plus fréquente des parents à se fâcher tant on les a culpabilisés. L'autre jour, j'ai lu comme conseil pour parents débutants en bienveillance et positivité que lorsque l'enfant vous énervait, vous pouviez crier dans un coussin pour vous calmer...et là, je me suis projetée : si l'enfant m'énerve vraiment c'est qu'à priori, compte tenu de ma patience, bientôt légendaire (...!), il a largement dépassé les bornes. Il ne m'est encore jamais arrivé de partir à toute vitesse devant l'enfant qui serait, j'imagine, médusé, à la recherche du coussin le plus proche pour hurler dedans ! Non, en général, je n'hurle pas non plus sur l'enfant mais, sans aucun sentiment de culpabilité, JE ME FÂCHE.
poulehoudantteblog.jpgC'est à dire que monte la voix (sans hurler, non plus. Relire le début du billet), j'explique rapido presto le pourquoi du comment, je le somme de stopper tout de suite et/ou je sanctionne videmment, cela suppose au préalable de dire ce que l'on fait et de faire ce que l'on dit ; cela évite de passer pour des adultes peu fiables). Bouh...la vilaine maman...! Oh, les poules, ce n'est plus ce que c'était ! Mais ce n'est pas vrai que chez les poules...tous les mammifères "se fâchent"à leur façon avec leurs petits et parfois assez durement ! Nous ne faisons pas exception.

Et bien oui, je ne culpabilise pas de me fâcher parce que c'est mon rôle d'adulte et de parent. Je ne cherche pas à exercer un pouvoir arbitraire jouissif du haut de ma toute puissance illégitime parce qu'au seul motif que je serais plus vielle que lui... (et non, je n'ai pas connu non plus les dinosaures, mon chéri !)...ben, non...ce n'est pas pour ça...Ah non?
En me fâchant, en montant le ton, je montre à l'enfant qu'il est allé trop loin, je lui montre (remontre et reremontre et rereremontre et...enfin, vous avez compris le principe) des repères et des limites clairement définies, je coupe cours à toute tentative de négociation épuisante pour tout le monde. En acceptant d'être mère, j'ai accepté de prendre l'autorité de la couvée. Il s'agit non pas de violence, non pas d'autoritarisme qui seraient tout deux néfastes dans la construction des enfants mais d'autorité toute simple. C'est à dire que mes enfants sont placés sous mon aile protectrice et que de ce fait, je me dois de leur dire ce qui est bien et ce qui est mal, ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils ne doivent pas faire. La plupart du temps, les limites sont posées dans le calme et les explications. Le parent est le pilier stable qui dit et répète la règle jour après jour. Et parfois, pour qu'ils l'entendent bien, faut parler plus fort.
Papacoq et Merepoule restent les chefs du poulailler, c'est à dire ceux qui ont l'expérience(ce qui participe de la légitimité) d'une part et ceux qui éduquent les enfants, notamment à contrôler leurs pulsions.

Bien entendu, dans le monde formidable des B.B (Bisounours Bienveillants), l'éducation se fait sans heurts. Bien entendu, dans la vraie vie aussi, la discipline, l'apprentissage des règles peut se faire dans le calme (si si) mais faut pas rêver : il n'y a pas d'éducation sans conflits quel que soit le désir qu'on en aurait...
Même si on veut à tout prix éviter les conflits, ils arriveront parce que l'enfant a besoin de se mesurer à l'adulte, de savoir qui est le plus fort et s'il peut compter sur nous. On peut le regretter mais c'est comme ça, mieux vaut l'accepter : il va falloir se fâcher de temps en temps et c'est normal.

Le bon chef

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Réédition d'un ancien billet, bonne lecture!
Etre chef n'est pas facile car il ne suffit pas d'avoir le pouvoir...Le bon chef n'est pas seulement celui qui sait commander, c'est avant tout celui qui a su obéir- a toujours dit papa. Etre chef, c'est commander et servir.

Le bon chef, c'est celui qui guide, celui sur qui tout repose, celui qui doit prendre la décision finale, impopulaire ou non, mais pour le bien de la majorité.
Etre chef, c'est savoir s'entourer, savoir écouter, savoir faire confiance, savoir déléguer.
Etre chef oblige à l'équité. Le chef exige, félicite, encourage, oblige à donner le meilleur de soi, sanctionne parfois, à contrecœur toujours, mais il  sait récompenser aussi.
Le chef, c'est  celui qui insuffle l'esprit au groupe, qui harmonise les caractères et les talents.
Tout groupe a besoin d'un chef c'est à dire de quelqu'un qui embrasse la situation complète, qui prend du recul, synthétise et prend une décision.

Le chef ne doit pas montrer sa peur, doit avoir un mental d'acier, une volontéà toute épreuve, de l'espoirà revendre.
Le chef se sent parfois seul, écrasé de responsabilités ...Le chef a la responsabilité du groupe, il doit le mener à bon port. Le chef sera seul à répondre des décisions prises, des choix opérés.
Le chef aime ceux qu'il dirige.

Etes-vous un bon chef de famille?

L'autonomie (#1)

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réédition d'un ancien billet
L'autonomie c'est le fameux "apprends moi à faire seul"si cher à Maria Montessori. Mais, si elle n'a dans le fond, rien inventé - Socrate, Montaigne et d'autres l'ont mis en pratique et défendu bien avant elle- Maria Montessori tout comme Charlotte Mason (que j'aime tant) a joué un rôle fondamental dans l'actualisation de cet essentiel de l'éducation

On n'impose pas l'autonomie à un petit enfant mais on l'accompagne. On ne décide pas arbitrairement du moment où il doit devenir autonome dans tel ou tel domaine parce que nous l'avons décidé, nous adultes, soit parce qu'on a entendu ou lu que telle acquisition devait se faire à tel âge soit parce que cela nous serait plus confortable. Les meilleurs exemples de la vie d'un petit poussin pour illustrer ces propos reste bien entendu l'acquisition de la propreté ou de la marche. Est-ce à dire que les parents n'ont pas de rôle à jouer et que l'enfant se construit seul ? Je ne crois pas. Les parents sont là pour guider et pour transmettre. 
   

Les parents sont là pour guider. Les parents doivent observer leurs enfants pour sentir le "bon moment" et proposer (proposer n'est ni imposer, ni harceler...) avec douceur et sans se lasser ce qu'ils savent déjà que l'enfant sans trop de peine va acquérir. Cela sous-entend de se rendre pleinement disponibleà ce moment-là.
  
  Les parents sont là pour guider. Ma conviction est qu'un enfant ne peut avancer seul vers l'autonomie, vers la construction sereine de sa personne sans un capitaine de navire à la main ferme et bienveillante, au regard clair, honnête, loyal et droit. Nous avons tous besoin d'un capitaine de navire en qui placer notre confiance parce que nous savons qu'il sait où il va et qu'il sait comment s'y prendre ou bien que devant les difficultés, il sait comment réagir. Les parents proposent un cadre rassurant dans lequel l'enfant peut se mouvoir en liberté. Il y a des limites, il y a des règles mais il y a aussi des choix et de la souplesse. Il n'y a pas de liberté sans prise de responsabilité.Les parents doivent accompagner leurs enfants vers cette prise de conscience dans les petites choses de tous les jours : "je fais un choix, je suis responsable des conséquences de ce choix et j'accepte les sanctions éventuelles". Il peut s'agir de petites choses aussi simples que "je décide d'un jeu, j'accepte les règles et j'intègre que je peux perdre".

  Les parents sont là pour transmettre. L'enfant nous observe et reproduit. Veillons donc à rester le plus cohérent possible ! Dire ce que l'on fait, faire ce que l'on dit. Veillons aussi à lui laisser suffisamment de temps pour reproduire patiemment.

  Les parents sont là pour transmettre. Nous avons plus d'années de vie que nos enfants. Nous avons accumulé de l'expérience. Nous avons acquis du recul. Nous savons des choses qu'ils ne savent pas. Transmettons-les sans peur, sans honte, sans culpabilité ! Bien souvent, dans bien des domaines, laisser le temps n'est pas suffisant.Attendre que tout parte de l'enfant est un écueil. L'impulsion part de l'enfant, la volonté de départ, l'envie, le désir. Puis laissé face à lui-même, las, l'enfant s'épuise devant l'Everest désiré qu'il ne parvient pas à grimper. Nous voulions qu'il acquiert seul son autonomie, nous voulions qu'il soit libre, que la victoire ne soit que la sienne mais nous nous trompons. L'enfant a besoin de nous. L'enfant a besoin que nous passions devant, que nous enlevions certains obstacles, que nous en laissions d'autres pour qu'il puisse se retourner avec fierté. L'enfant a besoin que nous lui expliquions comment faire, que nous lui donnions les clés, que nous lui proposions de l’entraîner et souvent que nous le remotivions, que nous le sermonnions, que nous allions contre sa paresse, contre sa volonté, que nous luttions contre lui-même parce que de là où nous sommes, nous voyons, nous savonspar quelles étapes il faut passer pour atteindre le sommet et nous savons - parce qu'avant lui, nos parents l'ont fait pour nous- combien la victoire sera savoureuse ! Il aura vaincu les obstacles, il aura appris l'effort, il aura testé sa volonté et sa persévérance.

  Les parents sont là pour transmettre. Que ce soit pour apprendre à parler, faire du vélo, lire, mémoriser une table de multiplication, calculer, cuisiner, jardiner, tricoter...Montrons ! Parlons! Expliquons! Et imposons chaque fois que nécessaire...! En grandissant, petit à petit, l'enfant fera, avec sa maturité, le tri dans tout ce que nous avons voulu lui donner, lui transmettre. Il  digérera, il rejettera et il gardera, il se réappropriera l'éducation reçue. Bref, il sera devenu grand.

L'autonomie (#2)

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Réédition d'un ancien billet
Un enfant n'est pas rendu autonome parce qu'on lui demande ce qu'il veut manger et à quelle heure, s'il est d'accord pour porter cette robe rose, pour se coucher ou pour appeler sa future petite sœur Gudule...! Ce n'est pas le mener vers une prise d'autonomie, que de lui faire porter bien trop de responsabilités, bien trop tôt. C'est le maintenir dans une position de centre du monde telle qu'elle était lorsqu'il était nourrisson.
  
Quand l'autonomie devient égocentrisme. En effet, le tout-petit-petit-poussin, incapable de subvenir lui même à ses besoins, occupe pour un temps, toute la place. Il est au centre du monde, au centre de la famille. Si cette position est maintenue dans le temps, elle nuit à l'acquisition de l'autonomie. Se rendre disponible pour l'enfant ne signifie pas se mettre à sa disposition tel un jouet et se faire manipuler. L'enfant doit apprendre progressivement à respecter des horaires, à jouer où on lui dit, à ne pas interrompre une conversation entre adultes, bref, apprendre que sa place, si elle est importante, n'est pas totale. Car si nous le laissons dans cette croyance de toute puissance, pensant bien faire, pensant le laisser libre et autonome, nous gênons en réalité son développement psychique. Nous l'empêchons de devenir "grand" et donc autonome avec une vision juste du monde. Nous le laissons se complaire dans sa toute-puissance égocentrique de petit poussin tyrannique. Ses désirs ne sont pas des besoins, ses demandes ne sont pas des ordres, sa parole ne vaut pas toujours la nôtreSa place est juste derrière celle des ses parents unis et soudés en première position. Lui, juste derrière, se sent alors protégé mais aussi encouragé, pour passer à son rythme de la discipline à l'autodiscipline.
  
Quand autonomie rime avec négociations sans fin. On a laissé croire aux parents que l'éducation se limitait à favoriser des discussions et des explications notamment en cas de situations conflictuelles avec les enfants. On a cru, à tort, que le fait de discuter et négocier faisait de nos enfants des petits êtres autonomes, de bons futurs citoyens, les fers de lance du vivre ensemble. Convaincre plutôt que d'exiger. Que ce soit pour la couleur des chaussettes ou pour faire un exercice, les parents parlent, expliquent, réexpliquent, parlent, parlent, sans que l'enfant n'écoute ce qu'il sait déjà pour l'avoir entendu des centaines de fois...pour finalement négocier et transiger. Les parents avaient décidé que l'enfant était autonome, était leur égal. En réalité il y a bien une hiérarchie mais elle est inversée et l'enfant n'est toujours pas autonome. Les parents s'imaginent apprendre à leur enfant à devenir autonome et raisonnable, en réalité il a appris qu'il avait tout pouvoir : c'est lui qui décide de la couleur des chaussettes et ne pas faire son exercice sans que nous soyons capables de trouver à y redire, totalement désarmés, paralysés par la peur d'être autoritaire. Mais l'autorité n'est pas l'autoritarisme.
Comprenons-nous bien : bien entendu, il faut discuter avec nos enfants. Il faut s'expliquer. Il faut transmettre. Mais chacun à sa place, chacun a sa place. Le rôle du parent est de guider, de donner les lois et les règles, de respecter et de faire respecter. Aimer n'est pas éviter les conflits coûte que coûte. Aimer son enfant, n'est pas satisfaire immédiatement tous ses désirs. Aimer son enfant c'est vouloir faire son bien parfois contre sa propre volonté (pensez-y à l'adolescence!). Quand l'enfant est petit, c'est à nous, parents, que revient de dire ce qui est bien et ce qui est mal, de telle façon qu'il se sente en confiance, réconforté et non apeuré ou écrasé.

Quand on confond autonomie et adultification. Si l'enfant est une personne, il n'est pas une "grande personne". Souvent, sous prétexte de le valoriser, nous attendons voire exigeons de notre enfant bien plus qu'il n'est capable de fournir. Ce n'est pas parce que notre enfant, sous influence de la société de consommation, témoigne parfois d'une hâte de grandir qu'il faut s'engouffrer dans la brèche. Notre rôle est avant tout de préserver son enfance et notamment de veiller à sa croissance psychologique et affective. Ne les privons pas de l'insouciance de l'enfance au nom de l'autonomie. Jouons notre rôle de protecteurs. A 8 ans, on n'est pas un pré-adolescent, à 10 ans, on n'est pas un ado, à 16 ans, on a encore besoin de la proximité de ses parents. Les enfants ont moins changé que la société tente de nous le faire croire à des fins avant tout mercantiles ! Les parents voient leurs enfants plus âgés qu'ils ne le sont en réalité. Ils les pensent mûrs et autonomes parce qu'ils parlent bien. Ils les voient raisonnables parce qu'ils sont raisonneurs. Ils les pensent responsables parce qu'ils sont débrouillards. Un enfant capable de faire chauffer son déjeuner au micro-ondes mais incapable d'éteindre la télévision parce que l'émission n'est ni intéressante ni de son âge n'est pas autonome.




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